Par Thierry Charles, le 8/2/2009

Bonjour à Tous,

Une semaine au Togo, dépaysement total garanti !!!!

La population togolaise compte environ 6 millions de personnes et il y a 35 dentistes dont plusieurs, trop âgés ne pratiquent plus.
Vous comprendrez aisément que les soins dentaires ne constituent pas une priorité pour la population Togolaise.

Sur place, à Lomé, la capitale, nous avons été pris en charge par Mr De Bisschop, fondateur de l’ASBL « A future for Togo » qui nous a permis de trouver un local dans lequel nous installons notre cabinet dentaire.

Les travaux préparatoires de plomberie et d’électricité sont terminés et les installations envoyées de Belgique sont arrivées. Elles seront montées et opérationnelles à la mi-mars au plus tard.

Aidés de Madame Ria Etienne, une coopérante Belge qui réside au Togo depuis 10 ans, nous avons visité plusieurs écoles et dispensaires qu’elle a créés et dont elle s’occupe.

L’examen buccal de près de 300 enfants âgés de 4 à 18 ans nous a permis de constater que, tant le nombre que la fréquence des caries est nettement plus bas que ceux rencontrés en Belgique. Par contre, les gingivites sévères et même les parodontites sont légion chez les jeunes enfants. Le niveau moyen de l’hygiène buccal est bas.

Le dentiste responsable de la santé dentaire et rapporteur auprès du ministère nous a longuement entretenu à propos d’une pathologie terriblement destructrice : le NOMA qui est une gingivite ulcéro-nécrotique à progression foudroyante et qui entreprend, nécrose et détruit complètement les tissus parodontaux, les tissus mous et osseux de la face.
La mort est l’issue la plus fréquente. Dans les autres cas la maladie laisse des séquelles dramatiques.

Le NOMA est une maladie bactérienne et les germes en cause sont ceux que l’on trouve habituellement en bouche. Leur plus grand nombre (hygiène !!), associé à la malnutrition qui entraîne une diminution des défenses immunitaires, sont cités comme les causes les plus probables.
Une politique de prévention de base suffirait probablement à éradiquer cette terrible pathologie.

Les enfants dont nous nous sommes occupés habitent tous des petits villages situés non loin des écoles. Il n’y a ni eau courante ni bien sûr d’électricité dans la plupart d’entre eux.

Tous leurs habitants vivent sous ou tout juste au niveau du seuil de pauvreté. L’unique priorité des parents est de nourrir leurs enfants.

Nous devons maintenant organiser les rotations des dentistes : serait-ce rêver d’imaginer que nous pourrions assurer une semaine d’ouverture par mois ? Cela ne nous paraît pas utopique.
Le cabinet que nous construisons est équipé de deux fauteuils, pourquoi ne pas envisager de partir à deux dentistes en même temps ?

La prise en charge des praticiens dès leur arrivée, leur logement dans une maison, située dans un quartier calme, une chambre climatisée ou avec ventilateur, un chauffeur qui assure les navettes, devrait permettre aux dentistes de passer un séjour aussi dépaysant que productif au niveau des soins dentaires.

Nous avons formé (en une semaine) deux assistantes Togolaises qui encadreront et aideront les dentistes dans leur tâche.

Nous nous sommes beaucoup investis dans ce magnifique projet, nous n’avons pas lésiné sur le matériel, nous espérons sincèrement que nous serons soutenus par toute la profession dentaire.

La société HENRY SCHEIN nous a déjà donné du matériel et nous a promis un partenariat actif. La société de maintenance du matériel SC ZHIRI a pris en charge le reconditionnement et le montage des installations sur place. La société NOBEL BIOCARE nous a également promis son soutien. Nous espérons que bien d’autres se joindront à ces pionniers.

Nous avons tous dans nos cabinets du matériel en BON ETAT, que nous n’utilisons que rarement. Pensez à faire un grand nettoyage de printemps !
Notre association, l’EODEC a pris en charge tous les premiers frais liés au transport et à l’installation du matériel.

Ces quelques lignes ne sont qu’un survol rapide et, partant, incomplet de notre projet.
Maintenant, c’est à VOUS de jouer ! info@eodec.eu
Je vous adresse déjà, un énorme merci pour tout ce que vous ferez pour favoriser l’aboutissement de ce magnifique projet.

Je terminerai en remerciant Didier Pansaers, rédacteur en chef du Journal du Dentiste qui nous a accueillis dès le début et qui a pris l’initiative d’organiser une réunion de tous les acteurs belges qui s’occupent de l’aide humanitaire dentaire.