par Claude Lafarge
Difficile de décrire en quelques lignes la quantité d’émotions qui m’ont submergées en 1 semaine.
Je suis parti la troisième semaine de janvier pour réaliser une idée qui me trottait dans la tête depuis quelques temps: donner un peu de mon temps et de mes compétences, dans un geste généreux qui, en même temps, me permettait de voyager.
Le Togo est un pays merveilleux. Aux antipodes du notre. Bien évidemment le choc visuel est là! Délabrement de la capitale, désordre et cacophonie, fourmillement humain, pauvreté palpable. Mais le trait le plus marquant à l’arrivée est le sourire des gens, leur gentillesse spontanée. J’aurai l’occasion par la suite de sentir de plus que leur reconnaissance par rapport à mon action sera fantastique.
Une semaine type comme la mienne se déroule par un ou deux jours de tourisme , et dans mon cas, j’ai eu la chance de bénéficier de la présence et de l’accompagnement de Caroll. L’accueil chez Ria s’est fait en toute simplicité et mon installation s’est révélée fort confortable ( bien que rudimentaire).
Dès le lundi , le travail commence à partir de 8 heures ( si tout va bien) pour terminer vers 16 heures ( si tout va bien ). La camionnette arrive chargée d’enfants et de quelques adultes , et les deux fauteuils peuvent alors peuvent alors commencer leurs soins (quand tout va bien).
Le premier contact avec les enfants se fait avec une certaine timidité de part et d’autre; ils ne sont pour la plupart jamais venus en ville et nous sommes en quelque sorte déracinés. Mais au fur et à mesure de l’avancement de la journée une complicité s’installe , et avec elle les sourires de plus en plus larges. Avec un peu de chance et en le demandant , on peut raccompagner l’assemblée au village pour partager alors un moment unique. L’arrivée au village se fait alors comme un retour de l’enfant prodigue, faites d’acclamations et de grands cris.
Et puis , il y a aussi classiquement la journée de dépistage. Une journée en brousse afin de diagnostiquer les patients susceptibles de devoir venir se faire soigner au cabinet , mais aussi parfois des soins d’urgence avec les moyens du bord (et croyez-moi, une incision d’abcès énorme sans anesthésie avec une petite lame, cela vous change de nos cabinets aseptisés!).
Bref en une semaine, on passe du rire aux larmes, mais on fait le plein d’émotions et je crois que pas un seul des dentistes passés par ici ne s’est dit qu’il ne reviendra jamais.
Claude Lafarge était à Lomé du 14 au 21 janvier 2011